Facebook, Instragram, TikTok, YouTube, Twitch : les réseaux sociaux sont-ils aujourd’hui les seuls canaux de communication pertinents pour toucher les jeunes ? Alors que le canal email reste un pilier fort des stratégies de marketing digital des structures culturelles et sportives, il peut être intéressant de se demander s’il est pertinent pour toucher les jeunes générations.
Figurez-vous que leur retour n’est pas si catégorique. Au risque de vous surprendre : ces représentants de la génération Z lisent leurs emails, mais attention, pas question de leur faire perdre leur temps avec des emails trop longs et sans éditorialisation !
Êtes-vous abonné.e.s à des newsletters de structures culturelles ?
Le premier, c’est celui du “trop-plein” et de l’angoisse de la boite mail surchargée. « On reçoit trop d’emails, c’est oppressant » et « Je ne supporte pas toutes ces notifications et le fait d’avoir des emails non lus ». Le second argument, c’est l’absence de besoin : « je n’ai pas besoin de m’abonner aux newsletters. Quand j’ai envie de me renseigner, je le fais par moi-même, en allant sur le site web ou les réseaux sociaux ». Les réseaux sociaux sont ainsi cités par ces deux personnes comme canal alternatif avec l’impression « de mieux pouvoir suivre qui l’on souhaite, plutôt que de recevoir des emails dans tous les sens ».
Parmi les abonnés, une hiérarchisation des besoins
De leur aveu, la boite mail poubelle, c’est la boite mail « qu’ils donnent lorsqu’ils n’ont pas d’autres choix que de laisser un email pour accéder à un service » – application, site web – mais ne souhaitent pas être spammés. Lorsqu’on leur demande si c’est cette boite mail qui est communiquée aux structures culturelles, ils répondent plutôt non : « Non, si c’est une structure culturelle que j’apprécie et que je souhaite suivre, je lui donne ma vraie adresse. L’adresse poubelle, c’est plutôt pour les applications de livraison de courses, de repas ou encore les services de jeux en ligne ». Lorsqu’on leur demande ce qui atterrit dans leur « vraie boîte mail », ils répondent « ce qui est vraiment important, comme l’administratif ou les factures par exemple ».
S’abonner pour signifier un attachement fort ou approfondir une passion
Autre raison de s’abonner à une newsletter : l’envie de découverte sur une thématique particulière. Ainsi, plusieurs étudiantes suivent assidûment les newsletters de plateformes comme UniversCiné ou Mubi pour ne pas manquer les nouveaux films qui sortent et découvrir de nouvelles esthétiques.
S’abonner pour se tenir informé.e d’une activité événementielle
La question de la qualification des préférences et centres d’intérêt est ainsi plébiscitée par la majeure partie du groupe, mais avec une alerte d’une étudiante qui indique “moi, je ne veux pas sélectionner d’intérêt, je préfère continuer à tout recevoir et ne pas m’enfermer dans une ou deux thématiques”.
Un consensus pour les emails courts, éditorialisés, ciblés
En ce qui concerne la personnalisation et le ciblage, une étudiante s’étonne de ne pas recevoir plus de contenu en lien avec son statut spécifique (jeune/étudiante) : “Pourquoi les lieux ne font pas plus souvent des newsletters spécifiques pour les jeunes ? Si je recevais plus souvent des newsletters qui mettent en avant un événement spécifique ou une offre avec un tarif jeune accessible, je m’y intéresserais plus souvent !”
Des avis nuancés sur les mails de service
Concernant le mail d’avant spectacle : c’est un impératif. Une étudiante évoque une expérience récente : “j’avais offert un concert au Zénith à une proche à Noël. Heureusement que j’ai reçu un mail de rappel 3 jours avant, parce qu’on avait oublié la date toutes les deux”.
Maxence, chargé d’accompagnement chez Arenametrix, est âgé de 25 ans. Il fait une synthèse intéressante du sujet :
“Le format newsletter se développe beaucoup pour que l’information vienne à nous. J’ai le sentiment qu’au fil du développement des réseaux sociaux, on a commencé à suivre de plus en plus de structures/contenus pour que l'information vienne également à nous, mais que le phénomène des algorithmes et la sur-centralisation du contenu sur un seul fil d’actualité a rendu l’information moins lisible. Du coup, on se déporte un peu plus sur les newsletters sur lesquelles on a un pouvoir plus fort de sélection (désabonnement, suivi par centres d’intérêts, moins voire absence de pubs). Aujourd’hui, j’ai un peu l’impression d’avoir cette distinction : les réseaux sociaux, c’est plein d’infos dans tous les sens, avec un contenu plutôt léger, alors que dans les newsletters c’est les infos “sérieuses” et pertinentes que je souhaite suivre. Mais même dans une newsletter, il est fondamental que les contenus soient concis et clairs, comme ils le sont généralement sur les réseaux sociaux (c’est la même logique de fil d’actualité). Je scrolle sur une newsletter comme je le fais sur Instagram ou Facebook. Enfin, j’ai également beaucoup de boites mails, mais j’en ai une vraiment dédiée exclusivement aux newsletters”.